"Manipulation : usage de la main pour opérer sur quelque substance" François Roustang, "La fin de la Plainte", 2000 (ed. Odile Jacob)
"Strasbougeois d’origine où il fréquente l’école des Arts Décoratifs, Yves Koerkel développe un travail autour l’image imprimée. Du livre au papier journal, il s’intéresse rapidement à l’affiche qui va devenir dès lors son matériau de prédilection. Contrairement aux Nouveaux Réalistes qui partaient prélever dans la rue un matériau déjà usagé, Yves Koerkel se fournit à la source, chez les imprimeurs et les colleurs d’affiches. Intactes, vierges offrant les images lisses d’un monde idéal, les affiches sont alors livrées à la technique compulsive de pliage mise au point par l’artiste. Les visages parfaits se crispent, les paradis terrestres se distordent, le monde idéal exalté par la publicité se noie, se brouille dans les plis et les replis. Le papier mis en forme devient volume et se mue en formes organiques, sculpturales, plus ou moins monumentales qui flottent suspendues dans l’espace. D’autres fois le côté obessionnel prend le dessus et Yves Koerkel s’attache à la nature répétitive des images qu’il utilise et des modules qu’il élabore. Son installation à la galerie Simultania à Strasbourg place le visiteur au coeur d’un dispositif clos où l’on se retrouve cerné par 800 visages fixes et grimaçants. Que ce soit la vitrine d’une boutique, l’espace d’une galerie ou d’un théâtre, Yves Koerkel répond à un lieu, une architecture, l’investissant de son univers à la fois drôle et caustique, au cœur de préoccupations actuelles, de la prolifération des images aux paradis artificiels. " Véronique Bouruet-Aubertot, 2006 ////////////////////////////////////////////////////////////////////////
"A partir de portraits photographiques aux sourires glacés sur leur fin support de papier, Yves Koerkel, par un travail de pliage systématique et rigoureux, crée des volumes autonomes, aux structures architecturales. Avec une grande économie de moyens, ces visages-icônes reviennent à l'univers des objets sous des formes complexes, aux reliefs abrupts et scandés, évoquant tout à la fois défiguration monstrueuse et statuaire africaine, prototype de modélisation ou caricature burlesque... Totems contemporains, ces sculptures sans matière interrogent les relations entre image et manipulation inhérentes à nos sociétés." F.G.
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